Cara Phillips 

(Untitled), Ultraviolet #147, Ultraviolet Beauties 

(Untitled), Ultraviolet #147

À propos de l'artiste

Cara Phillips, établie à New York, fait œuvre autour de la notion de beauté et de la question de son industrialisation, un sujet dont elle a fait l'expérience dans sa jeunesse, alors qu'elle était enfant mannequin. Sa série Singular Beauty associe photographies d'intérieurs de clinique de chirurgie esthétique et natures mortes d'instruments et de produits. C'est l'environnement mis en place, la construction du cadre propice au marketing de la beauté qui la captive. Avec Ultraviolet Beauties, l'homme revient au cœur de son travail : des individus comme plongés dans un sommeil profond, les yeux clos, sont passés au crible d'une lumière ultra-violette.
Cara Phillips est également très impliquée dans la découverte et la promotion de nouveaux artistes, par le biais notamment de deux plates-formes en ligne qu'elle a co-fondées : Women in Photography et Piece of Cake North America.

Rencontre

Quel a été le déclencheur de votre série Singular Beauty ?
Avant d'en venir à la photographie, j'ai passé ma vie dans l'industrie de la beauté, d'abord comme enfant mannequin et plus tard comme maquilleuse dans un grand magasin de luxe. À l'approche de ma trentaine, je suis retournée à l'école pour finir mes études universitaires, et j'ai trouvé ma voie dans le cours de photographie couleur de Joel Sternfeld. Joel encourageait ses étudiants à faire un travail qui résonnait avec leur histoire personnelle, tout y alliant une conscience sociale. Compte tenu de mon passé, la question sociale qui a le plus affectée ma vie était l'obsession de l'Amérique pour la perfection physique, et vers la fin de mes études, j'ai commencé le projet qui allait devenir Singular Beauty. Faire Singular Beauty fut pour moi une révélation : cela m'a autorisé à réconcilier le personnel et l'intellectuel dans un objet bi-dimensionnel qui était lisible par d'autres, l'image.

La plupart des environnements que vous capturez veulent livrer un visage sérieux et clinique, et en même temps affirmer leur apparence dans un style bien défini. Vous photographiez des salles d'attente, d'opérations, des salles dites d'avant/après, des instruments, les "albums de seins" des docteurs. Le marketing a-t-il infiltré le moindre recoin des cliniques de chirurgie esthétique? La chirurgie esthétique n'est-elle vraiment qu'une branche de l'industrie du spectacle ?
Absolument. Les gens jugent sur les apparences, que l'on veuille l'admettre ou non. Et quand un patient doit sélectionner un chirurgien esthétique, il s'ensuit souvent qu'il évalue ses compétences sur l'esthétique de son cabinet. Donc ces espaces deviennent une sorte de prologue au résultat final, à la suite duquel le patient sera remodelé en un design amélioré de lui-même.

Comment avez-vous sélectionné les cliniques ? Et quel a été l'accueil que l'on vous réservait ?
Au cours des dernières années, tous les magazines majeurs de mode et de beauté, même The New York Times, ont publié régulièrement des articles sur la chirurgie esthétique. J'avais dans l'idée de suivre le chemin qu'un patient emprunte, j'ai donc feuilleté W, Vogue etc., trouvé le nom de chirurgiens et leur ai envoyé des e-mails. La plupart des personnes contactées m'ont donné accès à leur clinique,  et tous les docteurs étaient accueillants voire même parfois très excités par l'idée que je photographiais leur clinique. Un chirurgien en Californie, dans son enthousiasme, m'amena dans la salle de réveil pour voir un patient encore inconscient et voir une liposuccion en train d'être réalisée, afin de me donner une idée de ce qu'il faisait au quotidien.

Une autre de vos séries, Ultraviolet Beauties, consiste en des portraits noir et blanc, gros plan sur les visages. Les deux séries sont-elles complémentaires ?

Oui, elles font toutes les deux parties d'un même ensemble auquel je suis d'ailleurs en train d'ajouter un troisième volet. Les portraits UV sont nés de la recherche menée pour Singular Beauty. Beaucoup de spas médicaux ou de dermatologues cosmétologues vendent des traitements censés vous montrer votre "futur"- (un cliché UV permet de mettre en évidence les imperfections de la peau invisibles à l'œil nu), et ainsi vous proposer toute une gamme de produits pour éviter que ce futur ne se matérialise. J'ai été intéressée au plus haut point par la technologie UV, car en autorisant à voir au-delà de la peau de la personne, se trouve questionnés la notion de beauté intérieure et extérieure, ainsi que le standard de la beauté hyper-retouchée, que nous avons désormais accepté comme la réalité.

Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste. 

Expositions et prix

Singular Beauty, Opera de Rouen, Rouen, France, 2013
On Beauty, Robert Morat Galerie, Hambourg, Allemagne, 2013
Singular Beauty, Station Independant Projects, New-York, USA 2013
Ultraviolet Family Album, Carrol House Gallery, Keene, USA, 2012
Portraits, Le Royal Monceau Raffles, Paris, 2011
New Photography, Camera Club of New York, New York, 2011
Proof, Catherine Edelman Galley, Chicago, 2010
American ReConstruction, Winkleman Gallery, New York, 2010
Ultraviolet Beauties, Scope, New York, 2010
Sélection Photographie 2010, Festival International de Mode et de Photographie, Hyères, France, 2010
Hey Hot Shot, Jen Bekman Gallery, New York, 2009

Publications

Singular Beauty, Fw: Books, Amsterdam, 2012

Informations

& commande

Cara Phillips 
(Untitled), Ultraviolet #147, Ultraviolet Beauties

2008

Informations techniques

Tirage fine art sur papier Hahnemühle Photo Rag Baryta - édition limitée, certificat numéroté et signé par l'artiste.

Dimensions

40 x 32 cm, Édition de 100 250.00 €




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