Christopher Anderson 

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À propos de l'artiste

Christopher Anderson est né au Canada et a grandi au Texas. Membre de l'agence Magnum, il est remarqué en 1999 pour ses images faites à bord d'une embarcation de fortune construite par des réfugiés Haïtiens essayant de rejoindre les États-Unis. Le bateau, nommé le "Croire en Dieu", coula dans la Caraïbe. Les photographies issues de cette expérience recevront la médaille d'or Robert Capa, une des plus hautes distinctions du photo-journalisme. Elles marquent aussi l'émergence d'un style très chargé émotionnellement, qu'Anderson appelle "le documentaire expérientiel" et qui deviendra sa marque. Durant la dernière décennie, en contrat avec Newsweek et le National Geographic, il a photographié les régions du monde en guerre. Récemment, son travail prend une direction intensément personnelle, avec son corpus intitulé SON.

Rencontre

Parlez-nous de ces deux images. Dans quel contexte ont-elles été prises ?
Ces photographies ont été réalisées à Caracas, au Venezuela, et font partie de mon livre, Capitolio, que j'ai publié en 2009. Capitolio est une sorte de réflexion sur l'expérience particulière que j'ai vécue pendant les nuits sombres de la "révolution".

À quoi se réfère le mot "Capitolio"?
Il évoque l'édifice coiffé d'un dôme qui héberge le gouvernement. La ville de Caracas semble contenue toute entière dans ce capitole. L'architecture moderniste décadente de la ville, avec cette jungle se développant dans les failles, est semblable aux murs du capitole et les rues violentes sont comme les couloirs du capitole, où un drame humain se joue, dans ce que le Président Hugo Chávez appelle une "révolution".

Quand avez-vous commencé à travailler au Venezuela ?
J'ai commencé en 2004, et pour diverses raisons, je me suis retrouvé "retenu" là-bas. Je faisais des images très intuitives qui ne cherchaient pas réellement à expliquer quoique ce soit de la situation mais qui étaient très chargées émotionnellement. Et puis j'avais cette idée de film, que je voulais transposer en livre, où une image vient compléter la précédente et voit sa dimension augmentée par celle qui suit… Une succession qui soit similaire à celle des images dans une pellicule de films. C'était une expérimentation qui voulait rompre avec la sacro-sainte singularité de l'image.

Quand et comment êtes-vous entré en photographie ?

La photographie fait partie de ma vie, depuis un très jeune âge. Je n'avais jamais imaginé que photographe était une profession, jusqu'à ce que je gagne ma vie avec. C'était en 1993, donc je crois que l'on peut dire que j'ai "commencé" en 1993. Mes racines sont définitivement dans la tradition documentaire. Les premiers temps je me suis retrouvé dans des territoires en guerre. On me disait souvent "photographe de guerre"… un titre que je rejette. Assez vite je me suis rendu à l'évidence que j'essayais certainement davantage de m'expliquer le monde, pour moi-même, plutôt que de raconter une histoire au sens journalistique traditionnel. Mon travail est rapidement devenu plus subjectif, ambigu et personnel.

Qu'aimez-vous dans le noir et blanc ?

Je me considère comme un photographe couleur. Le choix du noir et blanc pour ce corpus d'images est venu naturellement, parce qu'il convenait mieux au concept du livre que je voulais faire, à savoir : me rapprocher du cinéma par le livre. Je voulais que les images aient l'air d'être des stills d'une bobine de film de cinéma. Et puis la couleur contient trop d'informations et stoppe le flux d'images et ce constant mouvement auquel je voulais parvenir. Le sujet aussi me l'imposait : le Venezuela est simplement trop coloré, cela amène trop de distractions dans l'image.

En quoi la profession de photo reporter a évolué depuis que vous la pratiquez ?

La photographie documentaire a certainement évolué du fait des avancées technologiques et des bouleversements du marché. C'est la partie ennuyante. Le changement le plus intriguant est celui qui s'opère dans les notions de subjectivité et d'objectivité. Nous sommes tous désormais bien plus avertis qu'une photographie est par essence subjective… et ainsi qu'elle n'est pas "factuelle". Mais cela veut-il dire que l'image n'est pas vraie ? Bien au contraire, mais cette vérité est une vérité subjective, celle de quelqu'un qui était là et qui a ressenti.

Édition limitée, numérotée et signée par l’artiste. 

Expositions et prix

War Photographer Portraits, Navy Shipyards Museum, Brooklyn, 2011
Look3 Festival, Nan Goldin, Massimo Vitali, Christopher Anderson, Charlottesville, 2011
Capitolio, Milk Gallery, New York, 2010
Moda, Winza Vod, Centre d'art contemporain, Moscou, 2010
Capitolio, Gallery 26X3, Brooklyn, 2009
Non Fiction, In Camera Gallery, New York, 2003
Stone Throwers, Visa pour l'Image, Perpignan, 2000

Publications

Nonfiction, RM, 2003
Capitolio, RM, 2009 (nomination au meilleur livre de photographie au Festival du livre photo de Cassel, Allemagne, 2009-2010)

Informations

& commande

Christopher Anderson 
Untitled

2007

Informations techniques

Tirage fine art sur papier Hahnemühle Photo Rag Baryta - édition limitée, certificat numéroté et signé par l'artiste.

Dimensions

26 x 38,5 cm , Édition de 100
ÉPUISÉ




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